PêcheurLife

Cherchez pas à comprendre tout et pourquoi. Le blog est un petit morceau à lire et à regarder de la cabane du pêcheur. "Ceux qui vont sur la mer" sont comme les oiseaux, ils vivent dans une éternelle précarité. Comme le temps et le vent, ils sont d'humeur changeante...

Ce matin là...

La naissance du jour, l'astre de feu au dessus des flots, humeurs et odeurs

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lundi 5 décembre 2016

Le temps de reprendre la toque et la plume n'est pas encore venu, mais...



Depuis 2 ans je n'ai plus de bateau, à l’appellation retraité, je préfère pensionné des Invalides de la Marine... Mais  je me considère "pêcheur à pied", capitaine sans navire, patron sans équipage. Évidemment j'ai gardé mes casquettes d'abord celle de président de "ma petite entreprise" Normandie Fraicheur Mer où avec une équipe restreinte mais motivée on fait la promotion et la valorisation des produits de la mer de Normandie. Ensuite au CRPBN pour la Commission CSJ et au CNPMEM à Paris, où j'ai bien du mal à trainer mes petits camarades qui me laissent souvent seul dans les différentes commissions, et c'est bien dommage.
Et pour mes loisirs je m'occupe de L'Equipage de la Jolie Brise, une sympathique association  d'amoureux bigarrés des vieux bouts de bois. Pas n'importe lesquels, ceux des belles chaloupes de Port en Bessin.

Bien sur, ne plus aller en mer me manque, surtout quand il fait beau, quand je sens que la sole va donner, j'entends encore dans mes rêves, le bruit des sacs des grages, bourrés à bloc de coquilles, se vider, le bruit de l'arbre à pluie. Mais j'ai gagné un bien précieux qui me manquait, du temps ! Le temps de réfléchir comment faire des pêcheurs les "seigneurs de la mer", le temps d'aller taquinait le maquereau avec mes petits fils, le temps de bricoler (un peu) dans la maison, d'aller à Montréal voir le petit dernier qui a quitté la mère patrie.

En janvier prochain auront lieu les élections professionnelles, mon objectif est simple, certains le jugeront prétentieux, assurer la succession de Daniel Lefevre, président depuis plus de 15 ans du CRPBN. Mais il y a un double challenge car , en plus, dans le cadre de la grande Normandie réunifiée, nous fusionnons avec le CRPHN.
Je ne peux pas partir comme ça, dans cette période difficile, j'aurai l'impression de déserter la navire. Ce métier m'a apporter beaucoup de satisfactions, m'a nourri. J'ai envie d'être encore utile aux gens de mer qui m'ont en 1984 accueilli et qui m'ont tant appris.

Quand j'aurai fini de réorganiser ma vie, je me remettrai à écrire les petits moments du quotidien. Peut-etre pas les billets du dimanche au sujet de la Cantine du Chateau. les repas familiaux y sont moins nombreux, moins animés, certains ont grandi et sont partis, les autres doucement vieillissent...
A très bientôt

samedi 5 janvier 2013

Avec Polonia, je redécouvre ma slavitude...



Chaque fête de fin c'est à peu près le même rituel, j'essaie, sans vraiment de succès, de renouer avec mes racines russes. Un peu de caviar par ci, des zakouskis par là, un coup de vodka, tec...Bref du folklore pas toujours très bon marché. Il y a 5 ans c'est chez Natoora.fr, avec qui j'avais fricoté pour mes coquilles St Jacques, que j’avais fait un réveillon tout internet, plus récemment c'est dans mon épicerie fétiche que j'ai trouvé d'excellents malossols de chez Kaspia pour agrémenter le saumon gravlax avec un peu de moutarde douce.
Cette année ne trouvant pas mes fameux cornichons que tout bons russes se fait lui-même, c'est donc chez Polonia que je me suis ravitaillé. Cornichons à la russe, à l'ail, au sel, aux piments, moutarde au raifort, poivrons aigre-doux et vodka polonaise Zytnia et le superbe flacon kitsch de Komandorska. Tout est arrivé très bien emballé dans un grand carton d'imprimante au magasin bio...M. Paul y avait ajouté des petits cadeaux, sauce aux petits fruits rouges, pâtés polonais à la DLV dépassés...et des petits pains d'épice avec forme de cœur, nappé de chocolat et fourrés au gout improbable. Pas vraiment de la grande gastronomie.



Alors en rentrant de la mer, avec le bruit du Baudoin toujours présent dans les oreilles, je me suis fait un petit casse-croute à la russe ! Un bout de pâte digne de l'Hénaff breton, cornichons à l'ail, "poivrons gorgés de soleil des plaines de Hongrie". On ferme les yeux, une grande lampée de Zytnia cul sec, un bout de cornichons et me voilà à bord du Transibérien en route vers Tomsk, la terre de mes ancêtres, à 3570 Km de Moscou, reprenant à tue-tête Kalinka avec mes compagnons de voyage.

dimanche 9 janvier 2011

A nouvelle année, grande résolution !

La fin 2010 a été animée, beaucoup de boulot avec la coquille. Ben oui ma petite dame on a travaillé même le dimanche pour satisfaire vos exigeantes papilles, la naissance du petit prince Vadim, la neige, les fêtes, le retour, en vacances, du fils Lavren  parti en exil à Montréal. 


Grande résolution, je vais reprendre le rythme dévolu à ce blog, celui du billet dominical. Avant cela faisons un petit point sur les agapes pendant les fêtes de fin d'année.


Avec mon copain Boboss on a commencé à parler de la chose tout début décembre. a la mer on jacasse un peu, cela nous évite de pleurnicher. On s'est donc préoccupé des bestioles. L'année dernière faute de mieux on s'était rabattu sur du label rouge écossais. Cette, année, bingo grâce à Dominique via Raïssa, on a eu de la Rade de Cherbourg. Belles bêtes de 3/4 kg dont on sent à leur morphologie qu'ils ont nagés dans leur cage. Les saumons, puisque c'est de ça qu'il s'agit sont arrivés en heure et en temps ! Boboss via un autre copain s'est occupés de les faire fumer. Les autres que j'avais prévu pour le gravlax sont partis bien emmaillotés au congélo.

Après avoir testé une épaule ibérique d'Extremadura, je me suis laissé aller à une folie un jambon 5J de 7.5kg. Une pure folie gustative à consommer avec modération tant c'est cher, plus de 60€le kg en provenance de cher Ibergour.com. Le gars Lavren est revenu du Québec avec des produits au sirop d'érable mais aussi 2 bouteilles de vin un coteau du layon de chez Touchais qui aura fait l'aller et retour ;o)) et bien vu !, un rioja Faustino 1er de 1995 dans une bouteille folklorique. L'accord avec "el jambon" était très bien le vin intéressant mais il manquait un peu de matière.



Pour le réveillon de Noel nous sommes partis chez l'homme des marais. Nous avons été reçus comme des rois dans son habitat troglodytes. Belle table, bonne nourriture les 2 saumons, des huitres, et ces succulents côte de boeuf maturées à point que JM est allé nous faire sur le barbecue...
Le lendemain direction le Chateau où nous attendaient des zakouskis et des petit pains russes fourrés. La dinde farcie fut arrosée avec un jeroboam de Faugères Tradition 2006 de chez l'ami Barral. Il me donne du fil a retordre mon vin préféré, voilà que les 2004 et les 2006 en Valinière et Jadis n'ont pas tenus le choc dans ma cave réfrigéré ? De la flotte, plus de gout, une matière sèche. Je suis déçu surtout pour les Valinières si concentrés si denses. Donc à boire pas à garder ! En dessert les bonnes glaces du Chateau.

Le réveillon du jour de l'an, on l'a fait tranquille en famille avec le petit prince. J'étais chargé du ravitaillement. Une grande table bien garnie avec du saumon, du foie gras maison au seranno...,une fondue bourguignonne avec les "morceaux du boucher" dont certains nécessités de bonnes dents ;o)). Lavren depuis qu'il finit ses études à Montréal s'intéresse au vin. J'ai quand meme un peu peur que la consommation de vins "flatteurs" du Nouveau monde très standardisés altère un peu son appréciation des terroirs et cépages...Je suis descendu à la cave avec lui. On a remonté une bouteille de Côte Rôtie Rose Pourpre 2004 de chez Pierre Gaillard. Très belle bouteille, pleine de promesses. Et bien bof, c'était tout juste bon ! Le Champagne Rosé Nature de Francis Boulard a eu plus de succès.
Au Marché de Lalie j'ai récupéré des petites sauces artisanales, le mendiant, l'ailladoux, l'arrache gueule et un "ketchup de dégustation" à 8€, les d'jnes ont dit qu'il avait gout de vieux et d'oignons. Par contre la glace artisanal au praliné "Peau de Chien" a fait l'unanimité.

Le lendemain au Chateau la vie a repris son cours normal, gratin de pâtes et boeuf mode. Miam...

mercredi 30 avril 2008

Entrecôte, grenaille et portes écluses...



Comme je l'expliquais dans le post précédent, la vie du pêcheur est liée aux marées. Surtout à Port en Bessin où le port est fermé par des portes écluses qui ne sont ouvertes que 2 fois par 24H à la pleine mer. Ce samedi 26/04, les portes fermaient à 3H59, j'avais donc donné pour ordre de "descendre" au bateau à 3H45. En arrivant à 3H40, sur le quai se tenait un de mes soldats, l'air bizarre, l'oeil hagard. Quel évènement avait bien pu le mettre dans cet état. Je me gare, descend tranquillement de la voiture pour rejoindre le bateau. L'info tombe comme un couperet, les portes écluses sont déjà fermées. Je m'étais pourtant garé juste devant à 2 m mais je n'avais pas fait attention. Le Sauvage n'a pas ni de jambe, ni de roues, il ne peut donc sortir qu'en empruntant l'étroit goulet.
Mince, me suis-je tromper d'heure ? Non. L'éclusier se serait-il tromper ? Non. Le niveau d'eau très haut dans le bassin sur une marée de "remor" me laisse penser que personne n'est venu cette nuit ouvrir les portes écluses ! Coup de téléphone un peu partout sans succès, pas de n° d'urgence.



Bref la merde ! 30 000€ de filets tendus en mer la veille au soir à relever et pas moyen de sortir. Je récupère le téléphone d'un éclusier qui comprend rien dans un 1er temps et me dit qu'il est en vacances. "J'arrive" 10 mn après la bonhomme est là et ne peut que constater, un 2ème arrive en renfort. "On va t'ouvrir" Mais pas moyen, le niveau à l'extérieur est déjà descendu d'un bon mètre, il faut remettre le bassin à niveau et la mer baisse plus vite que le niveau ne descend. On remet donc ça au lendemain matin où je trouverai les portes cette fois ouvertes...
L'affaire a fait du bruit dans le pays. Mais, personne, au Conseil Général ou à l'Agence Routière Départemental de Bayeux gestionnaire des portes, n'a pris son téléphone pour me demander quelques explications. Je m'occuperai de ces administratifs à la grande marée !



Retour à la maison légèrement agacé, petit déjeuner avec M. mon chat Ulysse et son petit copain Crunch le chaton siamois et au lit pour une grasse matinée
Comme il faisait un temps superbe, on a sorti le mobilier de jardin et le barbecue. Un petit tour au marché pour récupérer 3 belles entrecôtes et de la grenaille. Pas de la grenaille pour mettre dans le pierrier, ce petit canon très maniable disposé sur le pont des bateaux pour canonner pendant l'abordage de clous, cailloux et petit boulets l'adversaire ou la casemate d'éclusiers récalcitrants...De la grenaille de pomme de terre.
Pendant qu'on fait la braise, la solution la plus simple consiste à cuire à la vapeur dans la cocotte mn ces petites patates, comptez 6 mn. Après il suffira de les faire dorer à la poêle avec un peu de beurre et des herbes aromatiques, on finira par le poivre Dumoulin et le sel Deguérande. Et puisque c'était un jour chômé, j'eus droit au vin. Le Faugères 2004 de base de chez l'ami Barral s'avéra un très bon copain pour cette viande bien goutue et grillée à souhait tout en conservant l'intérieur bien sanguinolant. De quoi oublier momentanément les déboires du matin...

jeudi 25 octobre 2007

Ce matin là, le soleil était complice...



Nous avons donc remis à la coquille, une semaine après l'ouverture au large du 2/10. Le coup de vent de Nord de la fin septembre nous avait mis l'eau à bouche, j'espérais comme après chaque coup de vent, un coup de sole. Ce fut un "coup de bambou" et un coup au moral. Voilà donc un début de saison de coquille "molasse", petite quantité, c'était prévu, petits prix, c'est normal.

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jeudi 8 février 2007

Ce matin là, il faisait plutôt frisquet...



La saison de coquille s'avance doucement, l'hiver aussi. Mais certains matins, la nuit étoilée laisse place à un ciel d'azur immaculé propice aux gelées blanches. En mer, où même s'il fait moins froid, ça pique un peu. Pour la dernière marée de la semaine, pas un souffle d'air. Alors on est allé travailler dans "les cailloux" pour se réchauffer un peu. Ce froid sec me donna l'envie du vin chaud, mais dans le bateau point de pinard. Je me suis donc dit qu'en rentant à la maison, mon envie j'assouvirrai...
Le lendemain je suis donc allé à la cave chercher un vin ordinaire, pas tannique, avec du grenache...Mais en fouinant après cette hypothétique bouteille qui n'existait pas, je suis tombé sur des superbes poires de rateaux. Rammassées à l'automne, elles attendaient là patiemment dans l'obscurité. Un reste de Vin de Jardin en BIB (Bag In Box), de l'ami Marc Houtin, faute de grenache, le 100% grelot fera l'affaire. Voilà donc mon envie de vin chaud transformée en poires au vin.
Alors j'ai pris ces 7 belles poires, je les ai pelées avec un économe, mises dans une étroite casserole en inox, recouverte de vin rouge, environ 1 btlle, j'ai rajouté 150 g de cassonnade, 1 baton de canelle, rapé un peu de noix de muscade, voulu mettre de la badiane mais j'en n'avais pas, mis une 20 de grains de poivre de Tellicherry , un bout de gousse de vanille. J'ai laissé tout cela boulotter tranquillement pendant une petite heure. Les poires de rateau, ça tient parfaitement à la cuisson ! Sorties de la casserole, mises à refroidir sur le bord de la fenetre, elles firent avec avec un bout de quatrequart à l'orange un excellent dessert...

lundi 26 juin 2006

Ce matin là , nous sommes partis plus tard...



Nous sommes partis de Port plus tard, à l'heure où d'autres rentraient de leur nuit. Nous avons été taquiner le turbot, les soles ayant disparu aussi vite qu'elles étaient réapparues !

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lundi 12 juin 2006

Ce matin là , le soleil se reflétait dans la mer...



Le temps était calme, pas de vent, mer d'huile. Le bateau semble glisser sur l'eau, il fend la mer qui rejette une petite vague dérrière l'étrave. Dans son ourlet, le soleil se reflétait. Matin de douceurs, où la mer clémente semble vous accueillir, sans aucune retenue, elle s'offre à vous, sans la moindre résistance, Prète à vous engloutir, car l'envie est grande d'y plonger la tete. Rien à l'horizon, le marin dit que la mer s'ouvre à lui, il faut juste profiter de ce moment d'intimité. Je vous le dit la mer doit etre femme...
Au mois d'avril, la nature nous avait joué un tour. Les soles, je ne sais pour quelles raisons, avaient décidé de déserter la côte bas normande. Et bien au mois de mai, elles sont arrivées d'un seul coup, sortant de je ne sais où, pimpantes et de belles tailles, fières d'avoir assuré leur descendance. Quel soulagement de pouvoir jouir du retour de mes "princesses aux yeux verts". Je vous raconterai plus tard cette histoire de "blondes aux yeux verts".
Le mauvais temps de la fin mai a mis le hola à nos ardeurs. Cela nous permit de les retouver début juin. Du jamais vu en cette periode surtout que l'eau était restée claire, le bloom habituel de phaeocystis n'ayant pas eu lieu avec les 1ères chaleurs.
Le grondin perlon est certainement un des plus beau poisson que l'on trouve en Manche. Sa morphologie particulière, ce semblant de petites pattes sous la tête, cette couleur orangée avec des nageoires bleu turquoise, ses petits grognements et ce regard si troublant, font de la tombe comme on l'appelle che nous un poisson exceptionnel. En plus comme disent mes enfants, "c'est un poisson qui a gout de poisson". On le cuisine à l'eau, a la plaque ou au four.
Apres avoir vidé et bien lavé 2 beaux sujets, reservé les foie, on pose les poisson sur un lit de fines herbes fraiches, d'échalotes ciselées et d'ail. On les arrose d'huile d'olive, sale et poivre, parsème d'un peu de thym, garni le plat de belles tomates coupées en deux, de quelques croûtons où l'on déposera à mi-cuisson des tranchettes de foie. Au même moment on mouillera avec un peu de vin blanc, l'affaire sera réglée en une 1/2H à 200°C. Après vous servirez avec un peu de riz ou un légumes de votre choix, vous leverez délicatement les filets, dont la chair qui s'effeuille en petales sera sublimée par le jus de cuisson. N'oublier pas la tête, elle contient avec les joues, d'autres morceaux savoureux.