Le Manoir de Coutainville est une très belle bâtisse fortifiée en pierre avec vue sur la mer, construite sur un terrain en pente, entourée de murets et de dépendances. Sophie Verron, une femme de caractère, a repris cette maison familiale pour y aménager des chambres d'hôtes luxueuses. Elle y sert aussi des repas avec les produits locaux et de saison, dont je me laisse à penser qu'ils sont forts gouleyants... 
La dégustation a été une totale découverte, en plus je n'avais pas révisé mes classiques, ce qui fait que je suis arrivé les mains dans les poches et un peu court pour d'éventuels commentaires. Se sont joints à nous, subrepticement M. le Maire sur son 31, un couple de touristes reimois de passage, un couple de caviste dont Mme, faisant honneur à ses origines, a fait preuve d'une rigueur toute helvétique, le sommelier du Mascaret, M. le Président de l'Union des Sommeliers de Normandie, cela ne s'invente pas, un sympathique producteur de cidre bio, un couple de voisins très courtois et amateur de Bourgogne. Belle grande salle  fraichement chaulée, grande table avec une belle nappe de lin blanc, normand et impeccablement repassé par Sophie, verre Spigelhau, crachoirs en faïence.




20 bouteilles de 1990 à 2005, mais sans manger. L'exercice manque de convivialité, la caractère festif de champagne est oublié. Beaucoup de chose très dosées, un peu lourde pour mon palais habitué au non dosé de chez Boulard. Mais le champagne est d'abord un très beau vin de repas, il est même conseillé bien souvent de le carafer. Quelques bouteilles comme ça, sans chichi, en vrac, Le Moutard 1991 m'a surpris par a vivacité, son côté floral et frais un 100% Chardonnay comme je les aime. Le Taittinger Comte de Champagne n'est pas donné 180€, mais discret et équilibré c'est une valeur sur pour tout un repas. Le Roger Coulon, Blanc de Noirs, presque rosé, une des bouteilles les moins chères mais appréciée. Les Rachais de mon ami Boulard n'a pas fait unanimité, mais ce millésime doit rester en cave, il n'est pas prêt. Après avoir terminé avec la 20 éme bouteille, il était grand temps de grignoter les délicieux plats préparés par Sophie. Si j'ai laissé les huitres, qui ne m'aiment pas, je me suis rabattu sur la tourte à la viande bien épicées, sur la terrine de fois gras et les lasagnes aux épinard et à la muscade.
Finalement je veux bien remettre cela avec les 120 cuvées restantes !