Juste quelques praires
Par Dimitri le mardi 19 février 2008, 10:56 - Les Recettes à Voir et à Manger - Lien permanent

Dans le dernier numéro de Saveurs, les praires sont à l'honneur. Les praires de Granville où une bonne douzaine de bateaux travaillent sur ce beau coquillage, oublié, méconnu et trop souvent hors de prix en poissonnerie ce qui est injustifié puisque l'on constate encore des invendus en criée, à certaines périodes. A l'honneur aussi mon bassier fétiche, Dominique, plus qu'un simple pêcheur à pied, un puriste, amateur du beau geste, observateur inconditionnel, notant tout dans son petit carnet, son journal intime, plus qu'un homme, une légende sur ces roches ingrates de l'Ouest Cotentin. Le reportage nous le montre en pleine action, mais vous l'avez remarqué sans repère visuel, sans point GPS, tout ceci est confidentiel. On sent, aux traits burinés, les heures passées à arpenter ces cailloux dans l'espoir de trouver dans une nouvelle faille, un congre énorme, un homard, peut-être deux...Non je ne dévoilerai rien des coulisses du reportage. Je sais tenir ma langue...Pour garder le secret, évidemment, je me laisse séduire par quelques praires.
A Granville, au Festival des Coquillage on les aime crues.

Recette pour un petit plaisir en tête à tête, une grosse poignée de praires bien rincées, beurre, persil échalote, une gousse d'ail sans germe, une lichette de vin blanc et même pas de crème...
Plonger les praires dans une casserole d'eau bouillante , laisser 15 s, sortir, rafraichir, décortiquer, en laissant le coquillage entier.
Emincer finement l'échalote et l'ail, les faire suer doucement 5mn sans coloration dans le beurre. Pendant ce temps ciseler le persil au couteau.
Y jeter les praires, monter le feu, faire sauter vivement juste 1 mn, ajouter une giclée de vin blanc, le persil, mélanger.
J'ai ajouté une noisette de beurre de chicoutai, un truc au gout bizarre, un peu comme du miel qui sent vraiment pas bon... ramené du Québec, juste pour le fun et parce que le chef des Premières Nations venu en France, cet hiver, m'avait garanti que c'était parfait sur les fruits de mer.
Savourez bien chaud, à la petite cuillère avec une tranche de pain frais et un joli vin ! Le vin de table rosé moelleux de Loire Salamandre 2004 du Domaine de Bellivière d'Eric Nicolas fut au gout de Madame. Pineau d'Aunis, très vieilles vignes au rendement très faible, cultivées (labourages, grattages ...) à l'exception des vignes très âgées (plus de 80 ans) afin de ne pas trop chahuter ces vieilles souches vénérables. Pas d'herbicides. Vendangé entièrement à la main pour éventuellement trier et respecter une vendange entière, amenée en petites caissettes de 30 kilos au chai de vinification. Le vigneron nous dit : "Pour la dixième récolte, les conditions ont été favorables en novembre pour ramasser des Pineau d'Aunis passerillés. Les cuvées de rosés demi-sec et moelleux, Giroflées et Salamandre, sont donc de retour. Le dernier millésime de leur apparition 2001 avait connu un vif succès ! Nous nous retrouvons sur les mêmes intonations aromatiques et de texture confite." le caviste lui n'hésite pas un instant : " Le mariage du sucre et des épices est franchement détonnant et devrait ravir les amateurs de sensations exotiques. "
www.absoluvins.com

Commentaires
Ah ? ... des praires de Granville !?
Moi qui pensais que le berceau de la praire était Erquy !
pourtant renommée la praire Erquy.
Le grand cru de la praire.
Erquy est à la praire ce que la Port-en Bessin est à la CSJ.
Alors, j'ai tout faux,
je dois réviser ma copie.
C'est si bon, fin et délicat frais une praire,
pourquoi tu les fais cuire ?
En tout cas je garde ta recette pour ma douce Jeanne,
qui n'apprécie pas trop les coquillages vivants.
Pourtant c'est si bon frais des huîtres et des praires,
et aussi les CSJ en carpaccio.
Toutes les saveurs délicates de la mer.
Bonne nuit,
Francis
Mon petit estomac fragile n'est pas très fort sur les coquillages crus, il n'accepte pas les huitres et les moules...Alors les praires qui sont justes tiédies passent bien et puis Mme les aime farcies, très traditionnelles. Je pense que cela dénature, alors, commr ça, on va au compromis !
Amicalement Dimitri
Ah, que voilà de jolies praires. Cela dit, je ne sais plus vraiment si j'en ai envie, rapport aux moules qui m'ont rendues malade la semaine passée (faudra que je fasse la pub du resto dans un prochain message!). Oui, je sais, ce n'est pas la saison, mais j'ai fait fi de la raison pour la gourmandise. Mal m'en a pris. Alors, les coquillages, pour l'instant... Dés que je pourrai, j'essaierai la recette ci-dessus énoncée, Capitaine.
Bon, pas de bol! Pas de permanence à La Jolie Brise la semaine dernière et pas de Sauvage dans le port non plus (enfin, il y avait bien quelques sauvages à l'apéro au Bistrot du Port, mais c'est une autre histoire).
Bon vent, belle mer!
Valérie
Au passage Dimitri,
T'aurais pas un bug sur ton blog ?
Pourquoi tous les commentaires et textes sont maintenant ils soulignés ?
Enfin, je dis ça totalement hors-sujet bon manger-bon boire,
c'est juste une interrogation , d'esthétique de blog...
Pour pas faire le voyage pour rien,
vendredi, moules de bouchot de baie du Mont St Michel excellentes,
pas malade , accomodées avec un reste de *trognon* de célerie rave à la cuisson ... + Sylvaner Zellberg 2004 des Ets Julien ( Patrick) Meyer,
le céleri et les moules s'accomodaient bien,
et le vin ( bio-d ! patrick meyer travaille en ortie-culture ! attn. les initiés) apportait la touche minérale suffisante pour étoffer tous ces arômes iodés, salés et *céleriedés*.
Note : Bon miam-miam-slurp-slurp***(*)
:o)
Amitiés gourmandes et vineuses,
Francis
je ne sais pas si il y a une " chose " meilleure que la praire . 36 praires avec un sylvaner vieilles vignes D'ostertag ou Un muscadet de terroir " Grand Mortier gobin" de Bideau Giraud ou un domaine de l'ecu de guy Bossard . la praire est pour moi ce que la mer donne de plus extraordinaire juste besoin d'un bon couteau . j' en mangerai des douzaines et des douzaines.... Et pour changer des petoncles noires passées sous le grill avec une pointe de beurre baratte et un verre de vouvray tendre de vincent carème.
Merci de parler de coquillages c'est si bon ......