Léone prétend à tort que, nous recevant pour un "déjeuner sur l'herbe", elle ne peut bénéficier de l'appelation Manoir...Le Manoir ne serait donc qu'une simple auberge. Voilà bien là une modestie mal placée. Ici dans un écrin de verdure, à travers le feuillu des chênes centenaires, on aperçoit cette belle batisse en lisière des bois du bocage manchot. Pays de contes et de légendes, on n'y va pas pour les fantomes ou autres monstres du Loch Ness écossais, mais pour la nature qui cohabite au quotidien avec les habitants du Manoir.
Léone raconte que le merle farceur charge le chat chartreux Polo, veut rentrer dans la maison et montre grande hostilité aux personnes qu'il ne connait pas ! C'est avec la plus grande prudence que nous nous sommes mis à table...
En entrée un radis noir en salade qu'on accusa de piquer ce qui était faux, par contre il embaumait une forte odeur de choux à lapin, ce qui était vrai...Cela me rappela mes tendres années où en revenant du jardin avec mon grand père, je tronais sur la petite remorque qui ramenait choux, pattes d'oie et herbes fraiches pour les lapins. Tomates coeur de boeuf et autres variétés anciennes de petits producteurs locaux comme toujours au Manoir. C'est à ce moment qu'apparut, tout agacé, le bec jaune...
Pour continuer, un roti de porc dans l'échine avec ses pdt autour, avec lequel le Bordeaux Sup Ch Tour d'Auron 1998 se révéla un excellent compagnon. On apprit au passage que les vilaines buses aux cris stridents et lugubres ont tué le couple d'écureuils qui jouaient à traverser le parc. La taille des cotes dans le plat ne laissa aucun doute quand à la provenance de cette viande savoureuse....
Au dessert la bergeronnette s'est invitée, mais n'a pas partagé notre crumble aux fruits de saison. Café, cognac, promenade des les petits chemins, où nous avons pu admirer les terriers des renards, lapins et autres blaireaux, juste avant que l'orage n'éclate.