Après 3 jours passés à Québec, route aux Escoumins sur la Côte Nord. 250Km de route en bordure du St Laurent qui devient très vite un vaste estuaire de 30 km de large. Sur le route 138, dès la sortie de la ville, la foret s'impose. Voilà donc le Québec de mes phantasmes.
Le long du fleuve s'étirent des petites villes toute en longueur. Constructions bois, un peu tristounette, pas de clotures, pas de jardin, ici l'hiver est long, très long et la neige masque les séparations alors inutiles. Ca sent le bricolage, l'essence des pickup avec leurs V8 de 5l4de cylidrée, ici le super est à "70 sous" et 1$ canadien = 0.7€ ! Quelques belles granges au toits de tole rouge, peu de culture, très peu d'élevage.
A Tadoussac, village de 2000 habitants et point d’entrée de la Côte-Nord, "une rivière" stoppe notre progession. Nous prenons un traversier pour franchir le fjord de Saguenay. C'est la région de Manigouagan. Ici tout le tourisme estivale est dédié aux baleines et ballades sur le fleuve. C'est la Route des baleines, "Attention passge de baleines, soyez vigilants". Baie-Comeau, les Bergeronnes, les Escoumins et Portneuf-sur-Mer sont les points de départ pour les expéditions nautiques. Le soir, nous avons retrouvé Marie Christine et mangé à la Galouine, resto réputé qui mise sur la gastronomie locale en mettant l’accent sur le gibier et les produits de la mer : la mactre de Stinson, le bourgot, le turbot, le crabe et le homard. On a gouté goûter au saumon et viande fumés à l’érable. Le Québécois aime les assiettes bien garnies. Steack de cerf, grosses pétoncles, semoule, gratin pdt gourgette, purée potimarron, salade, et tout ça dans la même assiette !Le Brouilly de chez Duboeuf était bouchonné...
Nous avons partagé les motels et petits déjeuners avec les routiers, apprécié le lever du soleil et la fraicheur du petit matin. Au chapitre gastronomie, nous avons aussi essayé la fameuse poutine. Quelle horreur, des frites bien grasses, du fromage en gros grains le tout recouvert une sauce marron et visqueuce. Pouah...il parait que c'était pas le meilleur snack pour la poutine. Comme pour le gateau cochon, à réserver pour l'hiver !
Visite d'une station d'épuration de coquillage, d'une usine de transformations, repas en famille à la Poissonnerie des Escoumis avec M. le Maire. On a pris du crable des neiges et des crevettes nordiques servi dans des grandes assiettes noires en plastique. Très bon ce crabe qui ressemble à une grosse araignée aux pattes bien garnies et carapace molle ce qui permet de les décortiquer facilement.
A Essipit dans la réserve autochtonnes on a découvert les luxueux condos Natacam, mais pas de contact avec "les Nations Premières" qui emploient des blancs pour gérer leurs affaires...
Et puis il y a eu la rencontre avec un jeune pecheur Frank. Bateau 1o m pour faire le crabe, le bulots et les filets pour les flétants et turbot locaux. 6 mois de boulot par an, licences très très chères, contrôles draconniens des débarquements, il livre directement aux usines de transformations, 700 km de côte pour 50 pêcheurs, quel espace ! Presque le paradis ! Pas de chalutage, pas de trémails, que du filets droits limités en longueurs ou des casiers limités en nombre. La peche nourrit son homme, qui touche l'hiver "un RMI" et profite de son temps libre pour faire son matériel et chasser tout ce qui bouge avec une préference pour l'orignal.
Tant de chose à partager en si peu de temps, il will comback. Merci collègue de ma m'avoir donné un peu de ton temps, de m'avoir ouvert ton garage ! Et bonne chasse puisque ton bateau est désormais sur sa remorque dans ton jardin, jusqu'en avril...
Une matinée vivifiante sur une vedette pour aller voir les baleines. 2 gros rorquals ont laissé entrevoir le bout de leur aileron, et aussi quelques plus petits et des phoques plutôt timides. Vision magique, tout près de la rive, sur fond de sapin. Le souffle puissant du mammifère qui croise au milieu des cargos et embarcations de touristes venus voir la mythique baleine. Je serai bien resté plus longtemps dans la région de Manicouagan pour sortir en mer avec le pêcheur, pour aller voir de l'autre côté de la montage la foret qui rougit, pour aller à la pêcher les petites truites mouchetées sur les lacs de la pourvoirie de Marie Christine, pour sentir l'hiver qui approche, qui laisse planer appréhension bien palpable mais qui, aussi,resserre les liens.
Au revoir les cousins, Nous repartons à regrets vers la grande ville, Montréal.