Nous sommes allés passer le réveillon du nouvel an chez Grigori R. et Marie-Laure M. en compagnie de leurs amis Jeff et Elodie, tous les enfants étaient là, sauf les notres trop grands pour suivre leurs parents. La Ferme de l'Impasse des Petits Prés est une auberge à l'ancienne où on se restaure directement, sans manière, dans les cuisines. On y affectionne les cuissons longues et mijotées ou la rotisserie à l'insert qui est la spécialité du maitre des lieux. Jeff n'ayant pas trouvé de coquilles à Noel, ce qui est un comble, je fus prié d'assurer l'entrée avec ces précieux coquillages...Donc après une bouteille de champagne pour se rincer la bouche et quelques tapas anchois tomates confites, je servis une rosace d'émincés CSJ, huile de colza 1ère pression à froid, brumisation de vinaigre de cidre, fleur de sel, poivre de Penja, éclats de noisettes grillées, accomagnée d'un nems carpaccio de CSJ, crémeux citronné à la ciboule, en habit de saumon fumé. L'avantage avec un énoncé pareil, c'est que pour le meme prix, vous avez la recette. On débouchat mon dernier Mersault, snif, des Hospices de Beaune, légèrement boisé, gras à souhait, d'une belle persistance en bouche. L'association saumon fumé/csj n'est pas fameuse, le saumon est trop fort en gout, on préférera un saumon mariné Gravlax.
Le four étant occupé par le gigot de 7H, on mis dans la cheminée des coquilles avec un peu de beurre salé et une lamelle d'échalotte, un délice. On revient là certainement à la 1ère recette de coquille publiée par Rondelet en 1558,où il disait "On les cuit avec leurs Coquilles fur des charbons, aucuns i mettent vn peu d'huile, de fel è poéure."...Pour varier les plaisirs et les cuissons, on continua avec une coquille à la plancha, sauté à cru poireaux et pommes fruits, émulsion au foie gras. Le sauté à cru avec ces produits de saison fut bien apprécié, l'association avec les coquilles superbe. On changeat le vin pour un Anjou blanc Effusion de chez Patrick Baudoin, un vin distingué aux parfums de fruits exotiques. Le reste du Mersault devait honorer le plateau de fromage, mais la bouteille était vide...
Le gigot de 7H, de chevreuil, de JP Coffe, cuit emailloté dans un torchon avec parures et garniture aromatique, servi à la cuillère est un grand moment de cuisine. La sauce réduite et passé au chinois, les purées et marrons en font un plat exeptionnel et conviviale, pour le vin il fut judicieusement servi un Cote de Provence, Dupéré Barrera, ces 2 jeunes vignerons signe là une bouteille exeptionnelle. Les cépages grenache et mourvedre en font un véritable festival de fruits rouges et bien murs. En bouche on le mache, on s'en délecte tant la matière est puissante mais tout en distinction. Un vrai vin de plaisir faisant à lui seul partie intégrante du repas. Comme le rappelait Grigori, le vin est aussi un plat, on se désaltère avec de l'eau....On resta sombre sur le fromage, gardant si cela était encore possible une petit case pour le nougat glacé et son coulis framboise. L'Espagne nous offrit le digestif et on put ainsi divager sur les bienfaits d'un marc de raisin dénommé cela ne s'invente pas "L'Aquatope" et des "Ceresas en aquadiente". 2006 se présente donc sous les meilleures hospices...