Tribulations gastro du pêcheur à Barcelone
Par Dimitri le samedi 2 février 2008, 17:49 - Portraits et Rencontres - Lien permanent
Ola, 5 jours à Barcelone fin janvier, voilà quelque chose qui peut présenter certains avantages. Ciel bleu immaculé, T° agréable en journée avec 17°C.
J'étais parti là-bas pour "renifler" et comprendre la déferlante "ecolabel" sur les produits de la mer. Seafood Summit, organisé par la très américaine Seafood Choice Alliance, nébuleuse qui oscille entre ONG écolos et lobby agroalimentaire. 35 pays représentés, on parle à 90% anglais, 9% catalan et ...1%français. Le thème courageux : défis mondiaux, solutions locales. On a oublié un peu vite que les ressources étaient comptées, que la pêche était aussi une histoire d'hommes, que les gens de mer sont un peuple à part. La prochaine fois je leur fais Aristote in english.
Le ***** Grand Hotel Princesa Sofia est un hôtel sans charme, mais bien équipé en salle de conférence ce qui permet d'avoir tout sur place. Situé dans le quartier universitaire au milieu des tours des grandes banques. On y survit certes, mais rien ne vaut de petites escapades dans la Barceloneta, sur la Diagonale ou la Rambla pour profiter de la foule, des soldes, des bars à tapas et à touristes, du superbe marché couvert de la Boqueiria, des monuments, des restos, des promenades en bord de mer.
Pour construire sa Casa Batillo, Gaudi s'est inspiré de la mer, des vagues, des algues, des poissons, partout cela ondule, cela roule. J'avais étudié cette maison durant mes années estudiantines avec beaucoup de bonheur. Pour la 1ère fois je la visitais, cela a été une très grande émotion, je n'ai pu m'empêcher de toucher ces murs, flânant dans les couloirs les yeux fermés en me rappelant la citation de Paul Klee, au chapitre 1er de Formes et Forces de René Huygue, "Atteindre, au delà de la forme, le mystère même de l'être
Au port de pêche, il me fallait aller, évidemment ! Là stupeur, c'est barricadé, interdit, "crade". Les bateaux peu nombreux, mais beaucoup sont flambant neufs. Pas de mouvement, Mrs les pêcheurs sont en arrêt biologique. Les matelots qui trainaient la savate sur le quai m'ont affirmé que la pêche évitait de crever de faim c'est tout. On ne gagne pas sa vie à Barcelone en tant que pêcheur.
Passons aux fourneaux, nous avons cherché à manger avec l'habitant, pas chez lui car ici on invite pas, on se retrouve au resto et on est capable dans faire 2 dans la même soirée !
La cuisine catalane c'est d'abord le poisson et les coquillages. De toutes espèces, de toutes sortes, de toutes provenances, de toutes tailles et souvent beaucoup trop petites, sous toutes formes frais, congelés, décongelés, séchés, sous vide, et le roi des poissons la morue salée, le bacalo. N'oublions pas la charcuterie qui n'est pas d'origine catalane mais qui est très apprécié. Le jambon espagnol à la coupe coute de 16 à 160€ ! Mais il est bon ! Miam !
En arrivant nous avons mangé chez Can Cargol, spécialité les escargots, petits gris qu'ils mangent avec voracité puisqu'il y en avait des tas plein les tables, des légumes au vinaigre (bof) avec des anchois, un beau filet de morue ratatouille, une brochette et des patates pour madame, la cuvée de la maison et pour finir une crème catalane. Bonne entrée en matière.
Un soir un peu pressé nous sommes allés chez un espagolo/italien, patron libanais, cuisinier chinois, à oublier ! Le dimanche midi séquence déambulation sur les quais, des restos partout, remplis de monde de 13 à 23H ! Tant pis on réserve et dans la 1/2h qui suit on vous appelle à tue tête pour vous dire que votre table vous attend. Paella aux fruits de mer et paella à l'encre de seiche, pas de dessert, un vin blanc correct, 20€ l'assiette tout de même, tout est assez cher sauf la bouteille d'eau !
Au 7 Portes, véritable institution de la ville où sont passés des célébrités mondiales Che Guevara, La Callas, ..., , on déguste des beignets de morue, bouillabaisses, paellas, des langoustines au four à la façon de Monsieur Cortina, des zarzuela. ambiance très classique, service impeccable, mélange de notables bedonnants et touristes débousollés, belle maison, bel espace, belle cave pour qui se fera initier au vin espagnol. Nous on s'est contenté d'une sangria pour étancher la soif. L'entrecôte de veau aux poivrons grillés était de boeuf et réduite à sa plus simple expression. Une assiette avec la viande, une autre avec un dz de lanières de poivrons mariné et grillés, pas de fioritures...
Au marché de la Boqueiria, là c'est plus sympa et moins attendu, vous posez votre cul sur les chaises hautes pour profiter de la vue sur la plancha où tout passe à la cuisson. Tous les produits que l'on vous propose sont devant vous. On peut se laisser tenter par une assiette de tripes maison avec des pois chiches, un filet de morue juste grillés huile d'olive et purée d'ail, une fricassée d'encornet aromatisé d'une giclée d'huile d'olive aux fines herbes fraiches, des tellinnes, des rondelles de poulpes, une bière ou un petit verre de vin blanc, dans une ambiance plutôt conviviale. Du frais, du frais décongelé aussi, mais cuit vite fait juste devant vous, pas de chichi le produit rien que le produit et l'huile d'olive à profusion!
Viva l'Espana ;o))
Pour construire sa Casa Batillo, Gaudi s'est inspiré de la mer, des vagues, des algues, des poissons, partout cela ondule, cela roule. J'avais étudié cette maison durant mes années estudiantines avec beaucoup de bonheur. Pour la 1ère fois je la visitais, cela a été une très grande émotion, je n'ai pu m'empêcher de toucher ces murs, flânant dans les couloirs les yeux fermés en me rappelant la citation de Paul Klee, au chapitre 1er de Formes et Forces de René Huygue, "Atteindre, au delà de la forme, le mystère même de l'être
Au port de pêche, il me fallait aller, évidemment ! Là stupeur, c'est barricadé, interdit, "crade". Les bateaux peu nombreux, mais beaucoup sont flambant neufs. Pas de mouvement, Mrs les pêcheurs sont en arrêt biologique. Les matelots qui trainaient la savate sur le quai m'ont affirmé que la pêche évitait de crever de faim c'est tout. On ne gagne pas sa vie à Barcelone en tant que pêcheur.
Passons aux fourneaux, nous avons cherché à manger avec l'habitant, pas chez lui car ici on invite pas, on se retrouve au resto et on est capable dans faire 2 dans la même soirée !
La cuisine catalane c'est d'abord le poisson et les coquillages. De toutes espèces, de toutes sortes, de toutes provenances, de toutes tailles et souvent beaucoup trop petites, sous toutes formes frais, congelés, décongelés, séchés, sous vide, et le roi des poissons la morue salée, le bacalo. N'oublions pas la charcuterie qui n'est pas d'origine catalane mais qui est très apprécié. Le jambon espagnol à la coupe coute de 16 à 160€ ! Mais il est bon ! Miam !
En arrivant nous avons mangé chez Can Cargol, spécialité les escargots, petits gris qu'ils mangent avec voracité puisqu'il y en avait des tas plein les tables, des légumes au vinaigre (bof) avec des anchois, un beau filet de morue ratatouille, une brochette et des patates pour madame, la cuvée de la maison et pour finir une crème catalane. Bonne entrée en matière.
Un soir un peu pressé nous sommes allés chez un espagolo/italien, patron libanais, cuisinier chinois, à oublier ! Le dimanche midi séquence déambulation sur les quais, des restos partout, remplis de monde de 13 à 23H ! Tant pis on réserve et dans la 1/2h qui suit on vous appelle à tue tête pour vous dire que votre table vous attend. Paella aux fruits de mer et paella à l'encre de seiche, pas de dessert, un vin blanc correct, 20€ l'assiette tout de même, tout est assez cher sauf la bouteille d'eau !
Au 7 Portes, véritable institution de la ville où sont passés des célébrités mondiales Che Guevara, La Callas, ..., , on déguste des beignets de morue, bouillabaisses, paellas, des langoustines au four à la façon de Monsieur Cortina, des zarzuela. ambiance très classique, service impeccable, mélange de notables bedonnants et touristes débousollés, belle maison, bel espace, belle cave pour qui se fera initier au vin espagnol. Nous on s'est contenté d'une sangria pour étancher la soif. L'entrecôte de veau aux poivrons grillés était de boeuf et réduite à sa plus simple expression. Une assiette avec la viande, une autre avec un dz de lanières de poivrons mariné et grillés, pas de fioritures...
Au marché de la Boqueiria, là c'est plus sympa et moins attendu, vous posez votre cul sur les chaises hautes pour profiter de la vue sur la plancha où tout passe à la cuisson. Tous les produits que l'on vous propose sont devant vous. On peut se laisser tenter par une assiette de tripes maison avec des pois chiches, un filet de morue juste grillés huile d'olive et purée d'ail, une fricassée d'encornet aromatisé d'une giclée d'huile d'olive aux fines herbes fraiches, des tellinnes, des rondelles de poulpes, une bière ou un petit verre de vin blanc, dans une ambiance plutôt conviviale. Du frais, du frais décongelé aussi, mais cuit vite fait juste devant vous, pas de chichi le produit rien que le produit et l'huile d'olive à profusion!
Viva l'Espana ;o))