Arrivée en petite auto, toujours en retard comme à mon habitude. Je rentre dans le Château et m’imprègne de cette atmosphère familiale tout en faisant de brèves salutations. L’apéro a déjà débuté, les petits sirotent leurs boissons gazeuses tandis que les grands se rincent le gosier. On raconte sa semaine, les événements vécus par les uns ou les autres, sans trop approfondir.

Ensuite vient l’entrée, on fait passer le plat tout en augmentant le volume du brouhaha. On parle exclusivement à son voisin, en effet, les communications diagonales deviennent impossibles.


Tout le monde rive son regard vers le plat principal, on profite d’un léger silence avant que ce dernier ne soit servi. Le bruit que fait le contact du plat sur la table est la cloche qui relance les hostilités. Le petit profite de cet instant pour se dissiper et tenter d’esquiver le repas familial, malheureusement pour lui, il est souvent rappelé à l’ordre. A ce moment là, il y a des personnes qui ont le nez dans leur assiette et les autres qui alimentent la conversation. Si on ne prête pas attention, seul un bruit de fond se dégage de cette ambiance, on reconnaît quelques mots par ci par là. Cependant, en se concentrant sur certaines parcelles de table, on peut entendre diverses conversations telles que les échanges entre mères, et la confrontation des frères. Quant au grand-père, il réagit de vive voix aux quelques phrases complètes qui arrivent à son oreille, d’ailleurs ses interventions ne passent pas inaperçues, surtout pour ses voisins de table. La grand-mère est très passive, sans doute aussi préoccupée par le bon déroulement du repas, elle n’intervient que très rarement mais capte toute notre attention.



Peu de temps avant le dessert, la saturation se fait entendre. Il arrive même que des personnes parlent de deux choses différentes sans s’en rendre compte, l’avantage c’est qu’elles sont toujours d’accord.

L’arrivée du dessert diminue considérablement le volume, on entend seulement des : Mmm ! C’est le drapeau blanc qui marque la fin des hostilités, chacun retourne vaquer à ses occupations. Les plus jeunes en profitent pour quitter discrètement la table et se mettre au calme.

Pour terminer, je pense que les dimanches sont uniques et nous apportent la cohésion familiale.

Lavrenti, le 1er mai 2007